⌈ Traquenard – Seul au monde – Situation vraiment mal engagée ⌋
Ça partait pour être une mission pépère et oups. En même temps sur un territoire en guerre, il y a t-il des missions tranquilles ?
On est sous tension dès le début, car on se dit qu’un truc subite va arriver. Et quand ça démarre, on se demande quand le prochain truc va arriver.
Vous l’aurez compris, le scénario n’épargne pas les nerfs du spectateur, mais ils ne sont pas mis à rude épreuve comme qu’on aurait pu s’y attendre, au vue de la bande-annonce. Par contre, pour les soldats du film, c’est une autre histoire.
On prend part au petit jeu d’un gars très bavard qui semble avoir tout son temps pour martyriser ses proies cibles.
L’un des gros problèmes du désert est que personne ne vous entend crier, et c’est bien là la grosse merde. Ici, seule la débrouille, et si on été assidu lors des formations théoriques feront que vous vous en sortirez…peut-être.
Intrigue mise à part, ce film est apparemment l’occasion de parler différemment de la guerre.
La confrontation entre le sniper local et le soldat derrière le mur semble être le moment de régler les comptes ou plutôt de mettre les pendules à l’heure. En effet, on peut voir en cette situation, une grosse critique menée à l’encontre des militaires américains et autres de l’Otan en mission en Irak, après la seconde guerre.
Quoi qu’il en soit, dans The Wall, il y a une forme et surtout un fond. L’intrigue est certes forte et saisissante, ainsi qu’une mise en image des plus réalistes, on fera quand même le constat que le plus intéressant sont les piques orales du sniper à propos des agissements des occupants dans son pays.
L’ennemi est taquin, vicieux, mais surtout déterminé et méthodique.
Son territoire n’est pas le vôtre, alors gare à vous. Jamais le terme « territoire hostile » n’aura eu autant de sens pour ceux qui, ici, se font prendre aux pièges comme des rats.
Si vous avez apprécié l’intensité et le suspense de Démineurs, alors oubliez vite si vous pensez que vous aurez le même ressenti avec The Wall.
En fait, nous sommes plus les voyeurs des agissements d’un… pervers. Difficile de le nommer autrement, surtout quand on voit le malin plaisir qu’il prend à faire ce qu’il fait, et plus choquant encore, de la façon dont il le fait. Son petit jeu est très très pervers et très bien rôdé.
Avec The Wall – qui comporte une bonne dose de tension et du suspense, mais rien d’extraordinaire pour le reste, – nous sommes en présence d’un film de guerre sans grande prétention, disons un bon thriller assez original qui s’axe sur la survie, celle d’un soldat pris dans une embuscade et avec qui l’ennemi se comporte comme un chat qui martyrise sa proie avant de croquer dedans…ou pas.
Il fait partie de ces bons films réalisés avec très peu d’éléments. C’est rare, et quand on a la chance de tomber dessus, c’est assez appréciable.
Bon film, bonne toile !
- p.s : D’une certaine manière American Sniper traçait le portrait de son meilleur Sniper. À sa façon, avec The Wall, Hollywood trace « indirectement » celui de son pendant irakien qui justement, pourrait être le Sniper de ‘Anah, probable adversaire du héros (Chris Kyle) dans American Sniper (sauf si ce n’est le Sniper de Haditha), celui a qui on a attribué un nombre vertigineux de soldats américains abattus. On pourrait penser que le film est pro US, mais avec le recul, on dirait qu’il tacle sévèrement les occupants. À vous de juger !
. Aaron Taylor-Johnson = Kick Ass. Bonne surprise !