Numéro Une, +++++ ♥

 

⌈   Un événement dramatique (comme un signe ?) – Des critiques n’y allant pas avec le dos de la cuillère – (Des combats) Des luttes   ⌋

Être désiré est une chose. Être appelé pour une mission casse-pipe en est une autre.
Pour les hommes le combat est dur et âpre, avec Numéro Une, Tonie Marshall nous montre ce que cela donne pour les femmes et vous risquez de ne plus jamais regarder une patronne ou une femme au top de la hiérarchie de la même manière.

Monter, monter, monter. Il y en a qui n’ont que ça en tête.
Pas besoin d’en faire beaucoup pour comprendre la situation. Le plan où le personnage interprété par Emmanuelle Devos fait le tour des tableaux avec les photos des cadres de sa société parle de lui-même. La réalisatrice, en un instant explique les choses du style : que dans la haute hiérarchie des grandes entreprises : pas de femmes, pas d’hommes de couleur et pas de très jeunes non plus, bref pas ou peu de mixité sociale. Pour avoir l’honneur de figurer sur ces photos soigneusement placées sur les murs de la grande salle de réunion de ce type d’entreprise, il faut être un homme de type caucasien, – oh pardon, quelle insulte – , un « Mal blanc » aguerri, point !

Guerres intestines, subtilités, attitudes-comportements et gestes anodins mais équivoques.
On voit assez facilement et simplement que lorsqu’elles ont un talent et surtout des compétences particulières, comme dans la linguistique, elles font plus peur qu’autres choses. Dès lors, ces messieurs se sentent en danger et pour se rassurer, ils se rappellent le pouvoir que leur confère leur statut et poste, mais surtout, ils n’oublient d’en faire part…aux femmes et ceux à l’étage en-dessous.

« Il ne s’agit pas de religion, il s’agit de politique »

Si vous vouliez que l’on vous explique ce qu’est un réseau d’influence, avec le propos ci-dessus, c’est fait ! Et du coup, cadre sup’ et l’environnement concurrentiel des grosses entreprises, welcome ! Numéro Une vous fait découvrir un sacré univers au sein duquel on ne devient pas un col blanc uniquement grâce à ses compétences.
Emmanuelle Devos face à Richard Berry et Benjamin Biolay. Elle est comme dans tout ses rôles, parfaite. Parfaite, dans ce film avec le même esprit que Corporate (pour la dénonciation et la façon de nous aspirer dans son réalisme) et où son personnage pourrait être la revancharde de celui qu’elle interprétait dans La Vie Domestique.

« (seulement) 10% des entreprises en France sont dirigées par des femmes. »

Avec ce film, Tonie Marshall prend clairement partie en mettant à l’écran cette lutte féministe qui ne va pas à l’encontre des hommes. Les discours sont clairs et très compréhensibles, surtout justes. Il semble aussi évoquer la solitude des femmes qui ont de l’ambition, professionnelles ou personnelles.
Donc des combats de femmes à l’honneur dans ce film, des réseaux, des liens étroits même entre écuries de réseautage, des beaux échanges, des sujets sensibles qui ne redorent pas le blason masculin, des alliées dont il faut quand même se méfier car pour gagner, elles ne feront pas de sentiments.
Dans cette bataille à double tranchant, avec des dommages collatéraux sur la vie perso, on nous fait comprendre et nous démontre que mettre le doigt dans ce type d’engrenage – que l’on soit homme ou femme – et bien que les répercussions peuvent êtres terribles voire parfois fatales. En effet, apparemment si vous ne vous y êtes pas préparé au travers d’une large projection et si vous ne possédez pas une force de caractère intérieure à toute épreuve, notamment face à vos proches, ce type de bataille est perdue d’avance.

« Ne rien vouloir donc ne rien risquer »


« Tu crois qu’un PDG à le pouvoir de changer les choses !? »

 

Le combat des femmes contre les hommes, le club des femmes contre ceux des hommes..mais aidé par un homme quand même !
Richard Berry et Benjamin Biolay, en parfait cyniques et ignobles enc…., sont très à l’aise dans leur rôle de composition face au groupe de celles que l’on nous présente comme des challengers novices qui apprennent vite, heureusement.

« Le pouvoir, le sexe et l’argent. Aucun mec ne peut cumuler les trois. C’est deux max ! »

Numéro Une, c’est Dallas !la série ! C’est la guerre dans les hautes sphères.
Ce film est génial dans la manière de nous faire vivre les réseaux d’influence pour le placement d’un poulain. On a l’impression d’une mission de la CIA.
Intéressant, très intéressant, il est intense sans qu’il y ait grand-chose pour.
Numéro Une est un excellent thriller social fort et intelligent, habillement fait, en ce sens qu’il parle à tous : femmes, hommes, féminins, masculins de toutes générations, de milieu professionnel et social.

Toutefois, des questions qui méritent d’être posées : Tiendront-elles, surtout qu’elles veulent faire différemment côté méthodes ? Peut-on vraiment changer la façon d’accéder au pouvoir, surtout dans une sphère comme celle des entreprises du CAC 40 ?
Tiendront-elles ? Car elles restent des êtres qui pensent autrement, voient autrement les choses face à des hommes à qui elles font peur quoi qu’elles fassent et qu’elles sont des personnes pas vraiment prêtes au sacrifice, pas à tous en tout cas.
Bon film !

 

  • p.s :  N’hésitez à vous attarder durant la scène très courte dans l’espace des femmes sur la plate-forme en pleine mer. On dit que le silence est parfois éloquent. Celui dans cette scène peut être perçu comme un message. // Il y a aussi ce discours lors d’un éloge posthume, fort, très bon !!!

 

@cineprochereviews