The Square, ++++

 

⌈   Backstage plutôt atypique de la vie d’un musée d’art contemporain – « Vous n’avez rien » – Il faut donner de sa personne.   ⌋

La bande-annonce laissait entrevoir un film au contenu électrique, jubilatoire et irrévérencieux, fort en rythme en somme. Malgré le fait que cela ne soit pas vraiment le cas, il est toutefois incontestable que son contenu est intéressant.

L‘Homme, cet animal qui se refuse à s’accepter comme un sauvage à l’instinct primaire, tout ça, du fait qu’il se soit adapté à son environnement contemporain. C’est en partie ce que j’en ai déduit de The Square, une critique du genre humain.
En partie, car ce film est une œuvre qui parle d’une œuvre, donc impossible à synthétiser, du fait que comme pour toute œuvre créative, il y a ce que l’on nous propose et le.s regard.s que nous posons dessus. Donc perception multiple.
Ceci dit, je suis persuadé que vous apprécierez la réponse à la première question, car très franche, claire et vraie, de cette… « drôle » d’interview.

« The Square. Un sanctuaire où règne confiance et altruisme. En son sein nous sommes tous égaux !« 
Une thèse, une vision d’esprit d’un artiste que le réalisateur s’exergue quelque peu à démonter, mais en s’y prenant subtilement bien-sûr. Car, dans le monde du conventionnel, combien de temps peut-on accepter ou plutôt supporter l’autre qui vous dérange. Tolérance, d’accord, mais jusqu’à quand ? À plusieurs moments dans ce film, des scènes avec des cas de figures différentes proposés. Tantôt passivement, tantôt longuement comme celle durant l’interview de l’artiste. La gêne et l’agacement se lisent sur les visages et les comportements de beaucoup, mais n’oubliez pas la seconde partie de la maxime de The Square  : « En son sein nous sommes tous égaux » donc faut faire avec.
La versatilité du genre humain semble être l’argument majeur pour argumenter cette antithèse.
C’est simple, chaque plan semble avoir une signification ou est une dénonciation.
En effet, l’entraide, censée incarner ledit altruisme, peut être vue comme un fumiste et cynique concept.

Être, mais surtout, agir en se fourvoyant du fait d’être à l’opposé du message que l’on souhaite transmettre aux autres ; Des premières expériences marquantes et préjudiciables, mais plus exaltantes qu’autre chose car propices à de nouvelles aventures ; Humour, consternation, bizarreries, l’impolitesse, le manque de confiance, la lâcheté, instants parfois gênants idem pour certaines questions, The Square est une œuvre scandinave atypique qui durant son déroulement, nous pousse à réfléchir sur nos semblables et sur nous aussi par là-même occasion.
Lorsque j’évoquais dans le chapeau que l’on nous fait vivre un « backstage atypique » , cela est flagrant du fait que l’on nous montre comment le monde artistique s’adapte au marketing pour être attractif, car il semblerait que l’œuvre seule ne suffit plus pour déplacer les foules. On constate aussi que le métier de conservateur n’est pas une sinécure, surtout quand c’est le service comm’ qui donne le La : « Concilier projet ambitieux et audace. »

Une scène sort du lot, tout aussi intéressante que la grande scène du film. En effet, à quoi penserez-vous, spectatrices et spectateurs, quand vous verrez une personne assise à une table, les yeux rivés sur l’écran d’un ordinateur en train de regarder un smartphone géolocalisé se déplacer. À la fois comique et révélateur de la place de la technologie dans notre vie, cette scène pourrait être une œuvre d’art ou une performance artistique, tant il y aurait des choses à dire là-dessus.

Acte-conséquence.
J’avoue que LA scène, celle de la jungle est TERRIBLE, et ce, du début (le discours de l’introduction) à son terme. La férocité de l’artiste dénote avec la passivité des mondains présents dans la salle. On assiste à une performance de soumission face à l’inconnu, qui au final, éveille le sens le plus sauvage ou plutôt bestial de ceux désormais devenus la masse populace.
Encore une cinglante critique à l’encontre d’une partie de notre société contemporaine ? Cette scène démontre que tout propre que l’on peut paraître à l’extérieur, l’instinct bestial n’est jamais très loin, le fameux « L’habit ne fait pas le moine.« 
Regardez The Square et faites vous votre idée ! Bonne toile, bon film !

 

  • p.s :  La nouvelle jungle. C’est ce que m’a inspiré le plan fixe en contre-plongée dans le centre commercial.
    Grâce à ce film, vous comprendrez le fonctionnement de youTube…la partie business. C’est assez cynique ! Le potentiel importe plus que le contenu générant l’attraction. Mouais !

 

@cineprochereviews