La lune de Jupiter, ++++

 

⌈    Transposition intelligente car vraiment très parlante – Un plan sur une chaussure assez évocateur – Un ballet en plein air très réaliste.     

Avec des plans simples mais très bien trouvés – dont on devine la façon dont ils ont été tournés – , le réalisateur réussit à captiver, mais surtout à titiller la curiosité du spectateur, car il y a pas mal de détails dans ce film auxquels il faut prêter attention.

-« Qu’est-ce qui leur passe dans leur tête pour en arriver là ? »
-« L’instinct de survie ! »
L’Est ! Une région, des pays, des passés, des manières de faire depuis plus d’un siècle, dont certaines semblent plus qu’autre fois faire partie intégrante du quotidien, un bourru pour « protecteur » qui n’en est pas moins profiteur, l’Est du bakchich, des effets spéciaux sobres qui font leur petit…effet, la religion, La Lune De Jupiter est rempli de métaphores intelligentes et de messages constructifs, comme les traversées et cette eau dont la saveur pour les touristes n’est pas du tout la même pour les immigrés. (- Les détails vous disais-je ! -)
La Lune De Jupiter est aussi une nouvelle occasion pour un réalisateur de montrer l’envers de sa Hongrie d’aujourd’hui – et il n’y va pas de main morte – à travers cette traque. Il montre que quelle que soit la situation, il y a ou plutôt il y aura toujours quelqu’un pour exploiter l’autre. C’est un des messages forts que semble vouloir faire passer le réalisateur du film.
Côté fantastique. L’absolution ? Étrange ! Après l’avoir vu (le personnage principal du film), certain.e.s semblent se laver de leur.s péché.s, de façon étonnante parfois.

« Les gens ont oublié de lever les yeux. Avant, on faisait des dons ! »

Second message ou thème. À travers le propos ci-dessus, il est évoqué le fait qu’à notre ère contemporaine, nous vénérons des nouveaux Dieux qui ne nous apportent rien de profond, surtout un : Le Dieu Réseaux-Internet avec tous ses prophètes officiant sur les réseaux sociaux et leurs complices, les fabricants d’électroniques en tout genre. Plutôt que de se tourner vers des croyances qui jadis nous « rassemblaient » , la critique est faite que nous laissons ces nouveaux prophètes nous couper du concret, faisant de nous des êtres vides, qui se limitent en se contentant de la facilité. Mais qui faut-il réellement blâmer, eux ou nous !? Ils fournissent, nous utilisons, donc, n’est-ce pas à nous de bien faire les choses !?

Un phare, voilà comment pourrait être qualifié le personnage principal du film.
Total délire ou pas, ce film est comme un appel à se raisonner pour faire des choses plus rationnelles dans ce monde qui se numérise et qui perd à trop grande vitesse, son humanisme.
La dernière scène – qui est une bonne synthèse de mon ressenti ci-dessus – avec tous ces regards et surtout le reste, donne un petit frisson quand même. En fait, c’est à cet instant précis que le film agira sur certains d’entre-vous, car elle interpelle.
Bonne toile !

 

  • p.s :  Tout rapprochement avec la dernière grande vague migratoire – surtout celle concernant les syriens – serait juste.

 

@cineprochereviews