Un pays qui se tient sage, +++++ ♥♥

•Sortie France le : 30 septembre 2020 __ Vu le : 19 octobre 2020
•Synopsis et bande-annonce : unpaysquisetientsage (via Jour2Fete Distribution/YouTube)

Chronique :

 

Sans filtres dans les propos, sans censure côté images — Des souvenirs pas vraiment joyeux — De l’instructif …

« Voilà une classe qui se tient sage ! »‎ Ces images cruelles d’élèves à genoux les mains sur la tête, position imposée par l’un de ceux qui les filment tranquillement… un des membres de notre Police, mais merde quoi ! J’en avais entendu parlé et fugacement vu, mais voir ces images sous un autre angle, c’est écœurant, indigne de toutes nations, encore plus pour la Nation berceau des Droits de l’Homme et du Citoyen ! (- Vraiment très personnel comme ressenti -)
D’entrée, je tenais à donner le ton de ma chronique ! Si vous avez pris le temps d’établir un lien entre le titre et le propos du policier, vous en avez déduit comme moi que probablement, le réalisateur a voulu nous faire comprendre que ces jeunes à genoux qui étaient l’avenir car nos remplaçant.e.s, sont soumis.e.s, bridé.e.s aujourd’hui pour bien se tenir sage à l’avenir. Bon après, ce n’est que mon interprétation !

Tour d’horizon de la violence policière durant les manifestations des gilets jaunes que, personnellement et comme beaucoup, j’ai suivi de loin, ladite violence policière qui désormais semble être instrumentalisée par le politique, ‎je ne vais pas y aller par quatre chemins : Si vous avez une aversion totale envers la Police ou que vous êtes des dogmatiques pro services de l’Ordre – car la présente radiographie semble être à charge – , non, ne regardez pas ce documentaire, même si pour bien des raisons il frise l’excellence. Si vous êtes comme moi, c’est-à-dire du genre objectif et ouvert.e au débat de façon raisonnée, ce sera plus simple d’encaisser ce qui est montré.‎ (- Dans le propos précédent, aucun jeu de mots à (la c..) (à deux balles) aucun jeu de mots. -)

Dans ce documentaire fait de dialogues en face-à-face – parfois tendus – qui accompagnent des images d’archives commentées et disséquées, vous verrez et entendrez de la violence, ‎vous verrez et entendrez les ressentiments de victimes – avec leurs mots et leurs émotions – lorsqu’elles revoient les actes de violences policières perpétrées contre elles et autrui ; Vous verrez ce que l’on ne vous a pas montré et ne vous montre pas durant toutes ces heures de débats infertiles sur ces fameuses chaînes infos en continu qui n’apportent rien au débat lors de tel événements et circonstances ; Vous entendrez aussi des explications sur des sémantiques et aurez droit à des réponses sans langue de bois de spécialistes* à des questions rhétoriques.

Confortablement assis dans votre fauteuil, vous verrez dans ce jeu du chat et de la souris de la violence, des violenté.e.s, des actes qui très clairement laissent parfois pantois. Je le répête, devant Un Pays Qui Se Tient Sage, vous allez vivre des instants très durs, des instants qui vont vous écoeurer, vous révolter, ne vous donneront pas confiance en votre Police, confiance que vous risquez de perdre si vous en aviez, ou radicalement, il vous donnera une totale aversion envers elle.
Ce documentaire construit comme il est, vous fera prendre conscience de biens de choses que nous ignorons, que nous ne voyons pas, que nous n’entendons pas, bref, des choses que nous ne vivons pas et que bizarrement, on dirait que cela arrange certain.e.s de nos politiques que nous n’ayons pas envie de les vivre au vue du traitement qui nous serait réservé.e.s.

Comme je le mentionnais en début de chronique, cette radiographie des violences policières semble être à charge…mais si c’est la seule façon pour faire prendre conscience à certain.e.s de ce qui se passent quand un citoyen dans une république et une démocratie s’exprime en toute légitimité dans la rue, alors oui, il faut se type de réalisation. Toutefois, j’ai été mal à l’aise car je trouve qu’il n’est laissé aucune chance aux policiers – personnes dépositaires de l’Autorité publique – de ne pas passer pour des bêtes sauvages.
Révoltant quand on vous explique que certains déversent leur colère en utilisant la force, la violence, alors qu’elle n’est pas légitime, oui, encore aujourd’hui, on peut déduire q’on en est là, que la violence policière de maintenant est de la colère de fonctionnaires armés, fonctionnaires usés par leur hiérarchie : « Une police sacrifié par le politique. »
De cette violence, à mi-documentaire, j’en ai déduit ou plutôt constaté que nos politiques utilisaient ‎la désorganisation sur le terrain des forces de l’ordre face à la violence non contenue de certain.e.s manifestant.e.s pour encore plus les broyer physiquement comme moralement‎, cela vraisemblablement dans le but de les soumettre, pour que les femmes et les hommes qui les composent ne soient plus que des unités bien dressées pour étouffer des révoltés, cela sans faire de distinctions de la typologie du manisfant et encore faire de sentiment.

Radiographie courte et intense, j’ai eu mal à ma République devant les 90 minutes de ce documentaire qui nous emmène au cœur de la violence policière perpétrée par des forces de l’Ordre durant des manifestations, forces de l’Ordre comme pilotées ou intrumentalisées par des politiques qui en on fait des unités ou machines à répression !
En sortant de la séance, le coupable pour moi était tout désigné : L’Institution politique, qui pour des raisons X Y Z ne fait rien pour ne serait-ce juste amorcer un retour à la normale afin que la Police, quel que soit le corps de métier, accomplisse sa mission première : Protéger – Servir – Faire respecter les règles et les lois – Excercer la violence uniquement dans le cadre d’une juste réponse, d’un dernier recours lors d’une ou des circonstances contextuelles, mais pas employer celle-ci de façon gratuite et systématique comme si tous les manisfestants leur faisant face étaient de dangereux criminels et non – comme cela est le cas pour la grande majorité – des citoyen.ne.s qui ont le droit de s’exprimer…même de façon véhémente.‎

Très bon, surtout côté explications qui sont très claires et éloquentes, Un Pays Qui Se Tient Sage est à la fois révoltant et instructif.
J’y ai vu et entendu des choses bien intéressantes, mais l’un des instants les plus instructifs – pour moi – demeure cette explication sur les trois types de violences existantes : Institutionnel – Révolutionnaire – Répressive.
Pour le développement de ces trois types de violences, prendre un billet pour l’entendre sera un bel acte citoyen ! Rester objectif !

 

 

« Aujourd’hui, la Police passe pour les pompiers de l’État. Cela ne devrait pas l’être. »

« L’État a le monopole de la violence légale. » ‎

« La pratique du maintien de l’Ordre – de la manière dont elle est faite – est le choix d’un gouvernement. »

« La démocratie c’est le dissensus, c’est normal de ne pas être d’accord sur tout ! »

 

 

  • *Des spécialistes comme Fabien Jobard, sociologue.
  • p.s :  Les images d’amateurs et de pros sont celles faites entre novembre 2018 et début 2020, durant les manifestations des gilets jaunes.
    Le témoignage de la femme qui parle de violence en donnant des exemples, pfuuu, fort ! Il met en avant des choses existantes auxquelles jusqu’à ce moment, dans notre quotidien, on ne prêtait pas attention.
    Juste ce témoignage devrait être diffusé dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale et le Sénat, question de montrer que cette violence qui semble avoir été banalisée ne devrait pas continuer à l’être et qu’ils et elles – nos chères législatrices et législateurs – devraient en tenir compte.
    Tout autre chose. Faites un gros effort pour garder votre calme devant le dédain d’un Préfet d’un police, le bien nommé « Lallemand » …toujours en poste, ce malgré les tristes faits d’arme qui lui sont attribués. Son attitude face à une citoyenne venu légitimement défendre ses droits en dit long sur la politique répressive de notre gouvernement actuel. Ma demande ne sera pas évidente à appliquer, mais ne sommes pas au-dessus de tout ça !?

 

 


 

@cineprochereviews