Les olympiades, +++-

•Sortie France le : 3 novembre 2021 __ Vu le : 4 novembre 2021
•Synopsis et bande-annonce : lesolympiades (via Memento Distribution/YouTube)

•Chronique :

 

Pour ses acteurs et actrices — Pour le lieu — Pour sa thématique de l’amour contrarié et des liens complexes à notre ère contemporaine

Coloc, air moderne, gérer ses relations intimes selon « Le taux d’attraction le plus élevé » , ‎les rapports humains d’aujourd’hui, fresque sociétale mélancolique en mode modern-cool qui oscille entre le récit philosophique et la poésie, Les Olympiades est l’exacte interprétation du :  ‎« Tout paraît simple mais qui est bien compliqué. »

Liberté pure ou lâcheté pour se protéger, le film montre qu’il faut être patient afin d’obtenir ce que l’on cherche vraiment, et que malgré le fait de fuir, le constat est que l’on y revient ou que cela nous rattrape toujours à un moment où à un autre.
Bref, Les Olympiades nous raconte avec une certaine attractivité une exigence intemporelle : Le besoin.
Besoin de quelqu’un, besoin d’être, savoir qu’il y a quelqu’un quelque part pour vous venir en aide ou tout simplement qui pense à vous, d’être rassuré, ou encore se savoir nécessaire.

Amitié improbable pourtant si enrichissante, rencontre sentimentale impromptue qui vous fait douter, elles ont des points en commun :  ‎Représentent un échappatoire à la solitude, relèguent la peur en second plan, redonnent confiance comme peut vous blesser dans votre égo. Ce dernier point est incarné à deux reprises dans le film, mais l’exemple d’un accord tacite dont l’une des deux personnes oublie les termes est plus éloquante.

Des jeunes perturbés par la sexualité de leurs parents,‎ de la franchise que vous n’employez plus car vous n’osez plus ou que cela n’a jamais vraiment été votre style, de la brutalité et la facilité‎ dans les rapports humains, ne soyez pas pudique devant Les Olympiades qui présente des faits et de gentilles personnes pas vraiment lisses, une ville lumière en tonalité noir et blanc plutôt doux donc qui contraste souvent avec le récit, ‎on peut aussi y apprécier qu’une communauté qui‎ pratique l’entre-soi soit montrée sous une autre lumière, bref que le 13 arrondissement de Paris soit un peu mis en valeur.

Porté par trois jeunes actrices et acteurs dont Noémie Merlant qui comme dans Portrait de la jeune fille en feu captive toujours autant l’attention avec ce visage et regard dont à du mal à décrocher quel que soit son rôle, ‎le récit de cette œuvre qui se regarde facilement – non sans un certain plaisir même s’il n’y a rien de très surprenant – fait de ‎Les Olympiades un film qui s’apprécie‎ pour ses actrices et acteurs, son style, pour sa liberté de ton, et si vous êtes un ancien parisien ou francilien.
Autant il est plaisant d’y voir la liberté de jeunes personnes décomplexées en phase avec leur temps, autant si vous êtes dans la trentaine passée et que votre vie est bien rangée, vous vous prenez un bon coup de vieux devant cette radioscopie de vie moderne. Bonne toile !

 

  • p.s :  La grosse charge sur les conditions de travail au sein de l’Éducation Nationale, courte mais terriblement géniale !
  • Adaptation cinématographique de la série de bandes dessinées « Les Intrus » d’Adrian Tomine. (PAS LU)

 

 


 

@cineprochereviews