•Sortie France le : 22 juin 2022 __ Vu le : 21 juillet 2022 •Synopsis et bande-annonce : elvis-vostfr (via Warner Bros/YouTube) •Chronique :
Succès Story — L’envers du décor du showbiz avec un 360 degrés pas dégueu — Une vérité parmi des vérités ou une vérité parmi des mensonges ? …
Parce que ce biopic nous fait un tour d’horizon de la vie de ce G.O.A.T*, de cet homme qu’en réalité une bonne partie du grand public connaît peu. Il faut voir Elvis. Parce qu’en plus du grand spectacle proposé, il y a un jeu d’acteurs de folie qui au minimum lors des prochains Oscars sent bon le prix de l’interprétation masculine – je n’oublie pas le bon son – Elvis est à voir surtout pour la valeur ajoutée culturelle, les influences dans la vie du bonhomme et l’histoire des États-Unis d’Amérique avec une partie de ses heures sombres. Il faut voir Elvis !
Que l’on soit fan ou pas de ce grand monsieur de l’histoire de la musique, d’un des grands artisans de la musique rock’n’Roll ou du rock’n’Roll tout court – je n’oublie pas le pionner Chuck Berry – , ce biopic est vraiment à voir, car le pan de l’histoire de la musique et des USA ici proposé est vraiment appréciable.
Oui, il est plaisant de voir l’ascension ainsi que les puissants come-back de l’artiste et on comprend mieux le pourquoi de sa success-story, comme ses tourments.
Elvis présente un jeune déterminé depuis sa naissance, un curieux et un ouvert aux autres. On découvre aussi sa famille TRÈS proche de lui et conservatrice, mais pas du genre « White First » (cela pour des raisons que le film nous conte efficacement).
Alerte !!! On se fait souvent cueillir par les nombreuses mises en lumière qu’il comporte.
Que dire de ce film de manière très concise ?
Sa forme est plaisante (rythme comme montage), son récit est enrichissant, son fond n’est pas galvaudé, bref son niveau d’attraction globale est tout simplement : Très élevé !
Il s’agit d’un biopic – mais pas un biopic sans saveur – qui remet encore et toujours cet état de fait suivant sur la table : « Quand on est ceci, pourquoi les gens qui vous entourent ou que vous côtoyez s’échinent sans cesse à vous vouloir vous réduire à juste ce qu’ils estiment que vous devriez être ? »
Globalement, ce biopic raconte l’Amérique, l’Amérique ségrégationniste des White, le Nord contre le Sud, la soif de vivre étouffée par le conservatisme, les USA d’antan avec la violence contre les siens, attitude qu’il va nous falloir désormais considérer comme étant une histoire sans fin, tant cette violence poussée par des idéologies semble à jamais être gravée dans le marbre.
Elvis raconte l’Amérique croyante dans laquelle un grand artiste blanc qui a su faire fructifier ce qu’il a vécu durant son enfance entouré de personnes noires (- Ici, Elvis passe pour avoir été un homme façon Oréo inversé : un blanc dehors mais noir à l’intérieur…comme quoi, le mélange culturel a du bon, et preuve est encore fait que l’on vient toujours de quelque part…HUMOUR ! -).
Le film raconte que cet homme blanc qui bougeait comme un noir était apprécié d’eux, qu’il enfreignait les lois ségrégationnistes car l’injustice l’insupportait.
Elvis présente aussi un autre homme, un homme d’affaires très diplomate – légèrement fourbe mais surtout très filou – un bel enfoiré qui maîtrisait l’art de l’entourloupe…un businessman quoi, le genre qui à sa manière incarne l’Amérique des winners. Il s’agit du Colonel Parker, le manager décrié. Et puis il y a les histoires d’amours, celle de la famille, la fidélité à ses convictions ainsi qu’à son public.
Côté spectacle, l’instant de « Trouble » houla la. Là oui, on nous fait comprendre que monsieur Elvis Presley n’était pas qu’un amuseur qui se déhanchait sur scène pour faire monter des sensations fortes chez ses groupies, surtout les filles blanches de bonne famille.
L’instant du concert à l’hôtel International, préparation et concert, du très bon, pardon : IMPRESSIONNANT !
À travers ces deux moments, on nous trace le portrait d’un artiste qui choisissait et assumait le pourquoi de ses choix, un jeune homme talentueux devenu un Grand homme responsable qui avec sa musique, lui aussi a fait bouger des lignes, preuve en est l’exemple de son prostest song faisant suite à l’assassinat du sénateur Kennedy.
2h30 et pas une once d’ennui. Prenant et captivant, c’est un plaisir de voir le jeu d’acteur d’Austin Butler qui nous offre de fulgurantes représentations. C’est aussi un plaisir quand il s’agit de l’évocation des autres artistes et protagonistes noirs de cette époque dont une femme, une grande chanteuse qui était aussi une découvreuse de talent et qui maniait magnifiquement la guitare : madame Mahalia Jackson.
Ce n’est pas un plaisir et bien que tristes, les instants où la ségrégation est évoquée sont intéressants et enrichissants.
Elvis. Deux histoires d’hommes et celle d’un pays, l’histoire d’une époque qui résonne fortement encore aujourd’hui.
Une certitude ! Après avoir vu ce film qui nous raconte l’essentiel de la vie artistique d’Elvis Presley, vous n’écouterez pas sa musique de la même manière.
Belles performances côté jeu d’acteurs dans un film qui au final est une très bonne surprise, un film permettant de comprendre pourquoi le Colonel Tom Parker soit considéré comme un gros connard.
Mais Elvis, le film pose aussi la question de la limite de l’exploitation d’un artiste : Le qui profite de qui ? Bonne toile !
« Avec sa musique – l’écouter et le voir danser – elles goutaient au fruit défendu »
« Quand c’est trop dangereux à dire, chantez ! »
- *G.O.A.T : Greatest Over All Time (le meilleur de tous les temps)
- p.s : Oui, en effet, cela sent bon les Oscar : Meilleur acteur pour Austin Butler, Tom Hanks pour le titre du rôle secondaire, masculin, musique, décor, film…un minimum !
Elvis est mort six jours après ma naissance – je découvre cela en fin de film, un film qui dès lors a pris une tout autre dimension pour moi.