•Sortie France le : 29 mars 2023
•Synopsis et bande-annonce : jeverraitoujoursvosvisages (via StudioCanal/YouTube)
•Chronique :

 

Des cas de figure qui semblent être les plus courants — L’envers du décor côté travail d’une équipe de médiation sociale — Des mots pour guérir des maux …

La Justice Restaurative ? « C’est un sport de combat ! »
Des victimes qui rencontrent et échanges avec des agresseurs, ce sont des occasions pour les deux parties de dire, de faire comprendre, de prendre et faire prendre conscience de choses, pour se réparer soi ou mutuellement, pour comme cela est dit : « Favoriser la réparation » ‎, donc d’une certaine manière se libérer.
La Justice Restaurative, une thérapie qui se découvre, une thérapie que je découvre !

Ce film est une ‎mise en situation en toute sobriété de cas de figures complexes et parfois rudes.
Elles représentent des situations que d’une certaine manière nous connaissons, et elles sont matérialisées par des actrices et acteurs qui font oublier qu’elles et ils incarnent des rôles.
‎Film choc qui rend justice aux victimes car leur donne la parole, il est touchant, les témoignages sont forts et que l’on soit ou pas une victime, les propos et la bienveillance dans ce film, paradoxalement – apaise un peu – fait baisser en pression face à une typologie de personnes.

Des choix et des explications de texte.
Des visages, des propos, des silences.
Des attentes, des réponses, des délivrances ou plutôt des questions en attente de réponses pour être délivrés de leur prison invisible qu’est la peur ou la colère ou la honte ou la détresse, ce film qui pourtant est très simple dans sa présentation, met des nœuds dans la tête des personnes qui souhaitent le décortiquer, tant tout semble important et que l’on ne veut pas mal faire la chose.

Il nous rappelle des notions importantes dont il nous faut toutes et tous tenir compte, ou avec lesquelles nous devrions réapprendre à composer :
-Écouter, tenir compte, apprécier.
-La notion du « Être coupable » différent que de « Se sentir responsable. »
-Notre monde des non agressé.e.s, est aussi celui de personnes victimes. Il n’y a pas de monde parallèle et que, en ce qui concerne demain, personne ne peut prédire que nous ne seront pas une victime.

Je verrai toujours vos visages, mode décryptage.
-Il y a le portrait robot des victimes :
Les peurs, angoisses, problèmes psychologiques engendrés, les victimes qui se victimisent,‎ les effets d’une agression d’un tiers sur un proche qui sont bien plus larges et parfois destructeurs que l’on puisse penser (- Affirmation en connaissance de ‎cause -).
Donc, les victimes : Leur vie a posteriori et leurs blessures.
Avertissement. Devant ce film, certaines choses peuvent remonter.
-Il y a celui des agresseurs :
Les agresseurs qui ne comprennent pas les victimes car quand ils commettent leur acte, ils sont dans leur monde, ne voient pas, ne pensent pas à l’impact psychologique que l’instant produit sur elles.
Donc, les agresseurs : Ce qu’il y a dans leur tête, leur vision des choses, le décalage pour ne pas dire le fossé entre ce qu’ils pensent à propos des conséquences de leur acte…quand ils daignent s’attarder sur le sujet ;
-Et bien-sûr‎ les intervenant.e.s sociaux :
Leur travail, leur travail, leur travail, leur…travail et leur vie ;
Je verrai toujours vos visages c’est fort !

Nouveau film social engagé de la réalisatrice de Pupille Jeanne Herry, et comme dans Pupille les plans caméras nous impliquent, comme dans Pupille, on nous montre et fait entendre beaucoup de choses, car cela donnent toujours dans l’explication de texte factuel.
Comme avec Pupille, le monde du travail social est valorisé.
Comme avec Pupille,‎ la résultante est d’une redoutable efficacité,  et là aussi c’est dur !
Comme Pupille, Je verrai toujours vos visages est film d’utilité publique.

Véritable outil pédagogique pour nous public comme pour des personnes travaillant dans le social et qui seraient intéressées par la Justice restaurative, le film s’adresse aussi aux agresseurs qui ressentent des remords. Le tour d’horizon m’a semblé on ne peut plus juste pour mentionner cela.
Un 360 degrés de la vie en tant que victimes, mais aussi en tant que prisonniers, son approche est humaine, Je verrai toujours vos visages, c’est 1h47 de notre vie qui elles ne nous coûtent rien, ni à qui que ce soit d’autres.
Grandement utile, aussi technique, instructif et pédagogique qu’un bon documentaire aurait pu l’être, il est une nouvelle œuvre à diffuser dans nos établissements scolaires et dans les centres pénitenciers.‎

Devant le film et ses récits qui sont très forts et nous impliquent, ne vous étonnez pas et n’ayez pas honte d’avoir la boule au ventre ou la tête qui tourne, de faillir, car vous ne serez pas seul.e dans ce cas.
Si vous retenez un des messages du film qui est qu’Être victime, ce n’est pas vivre et qu’il y a des solutions pour reprendre en main sa vie,…alors, dites-lui merci. Bonne toile !

 

 

---