The Neon Demon, +++

 

⌈   Absorption(S) – Regard en chien de faillance – L’intriguant personnage n’est pas forcément le principal dans ce film   ⌋

On a du son electro bien tapant, du trash – mais pas tant que cela, – du changement d’univers marqué intelligemment par une ambiance sonore allant du froid très calme et lent (bien calculé), au très bruyant pour marquer l’ambiance côté chaud.

D’entrée une conclusion peut se faire. Les mannequins pro et les robots : même combat. Programmés selon des codes où tout virus voulant faire dysfonctionner ces immuables lignes de codes est à éliminer. Dans le milieu de la mode, les virus sont le temps qui passe et surtout la concurrence d’une nouvelle venue captant toute l’attention et par la même provoque votre chute, ou plutôt fait que du jour au lendemain, elle rend certaines « has been. »

Puis, on regarde l’illustration. L’histoire de « l’agnelle » dans le clos des fauves est métaphoriquement bien illustrée et prouve qu’il « peut » y avoir pire que la maigreur dans le milieu de la mode. La personnification et l’illustration sont extrêmes, il faut aller au bout du film pour le comprendre le tout.
C’est comme un pont entre l’esthétisme juvénile et la mort.

Selon son propre rapport au monde de la mode, les avis seront vraiment très tranchés.
Le réalisateur arrive à nous faire plonger dans Ce monde où tout est une norme, où tout est codifié, où toute la voie de la réussite est forcément la même pour tous. Cela peut se résumer de la sorte : « Si tu en est là, c’est que tu as… » , « Si tu as ce privilège là c’est que tu as donné ça… »
Un mode où le pudique n’a plus sa place, où la fraicheur se fane vite, où l’innocence « Réelle » est un frein à la réussite, où la vraie nouveauté se remarque vite car si fraîche et subjuguante.

Le film se veut être, pour moi, une confirmation, un témoignage de ce que l’on perçoit de l’extérieur telle une diatribe sur ce milieu qui entre-autres dit cela : « Ce milieu qui vous vend tant de rêves, c’est juste un univers où un corps n’est qu’un potentiel, une nouvelle personne est un danger, où en un regard ça passe ou pas. » Ce n’est que ma perception !
(cf : La scène de casting avec une Christina Hendrix en directrice d’Agence plutôt expéditive.)
En gros c’est soit belle, (- heu pardon -), correspond aux critères et une fois que l’on t’aura donné ta misérable et inespérée chance, reste à ta place, n’énerve pas trop les autres, aies du caractère mais pas trop ou dans ce cas, sois du bon côté, sinon tu te feras « bouffer » par le système.

Dans The Neon Demon, le réalisateur ne s’est pas contenté d’illustrer le propos et d’en faire une parabole, il n’est tout simplement pas allé par quatre chemins. Quand ce qui arrive arrive, au début, j’avoue avoir eu du mal à y croire et j’ai même été peiné, car il est rare que l’héroïne d’un film se fasse dégager aussi tôt avant la fin (« dégager » c’est juste pour ne pas dévoiler l’intrigue). Après, vint le questionnement. Est-ce une illustration de comment avoir la beauté et le charisme de l’Autre ? Il y aura t-il réincarnation, donc une vengeance de l’intérieur faisant que le film va se transformer en œuvre fantastique ? Est-ce une charge anti-végan ? CQFD ! Faut aller voir le film et se faire sa propre opinion.
Quoi qu’il en soit, c’est à cet instant que le film est le plus captivant, car on essaie de comprendre ou plutôt de décrypter la métaphore qui nous est imposée et notre refus de l’indicible nous pousse à refuser les faits tant c’est injuste et surtout cruel.

En conclusion ! Le backstage du milieu de la mode est dépeint avec un efficace cynisme et une belle intelligence. Le réalisateur a osé et c’est assez réussi – même si la forme soit des plus originales et donc contestable par certains – il met les pieds dans le plat, donc forcément, cela ne plaira pas à beaucoup.
Mais bof, comme pour les collections dans la mode, ça va et ça vient, donc ce film fera son petit effet et tout ceux le critiquant regarderont autre part très vite, sans que la vérité profonde dans ce film les poussent à réfléchir, comme d’habitude.

Bon film, bonne toile !

 

  • p.s :  La critique sur le plongeoir est cinglante. Il faut l’écouter et la retenir.

 

@cineprochereviews