Houria, ++++

•Sortie France le : 15 mars 2023
•Synopsis et bande-annonce : houria-vostfr (via Le Pacte/YouTube)
•Chronique :

 

Parce que « Papicha » — Des blessures extérieures plus surmontables que celles en soi — Lumière versus ténèbres, se résigner ou se libérer …

Quel que soit le niveau, l’univers de la danse classique semble être figé dans un monde sans pitié où l’exigence n’est jamais au rabais.‎ Beau parallèle avec l’esprit qui exige la vérité quand des évènements s’imposent à lui, l’exigence du besoin de savoir et de faire.

Film qui parle des femmes dans un pays à une époque précise. Film d’aujourd’hui qui comporte des éléments qui ne semblent pas d’hier tant ils sont proches d’événements actuels, et que les rancœurs dues aux blessures du passé sont toujours bien présentes, Houria est passionnant à regarder en partie pour cela.

Les femmes.
Leurs aspirations, espoirs, désirs, dans un pays qui ne les porte pas, les femmes qui souffrent toujours des affres de la guerre passée mais qui est très présente dans les esprits.
Un pays à l’après-guerre civile.
Égratigne l’Algérie et sa légèreté administrative, le manque de courage de ses représentants des force de l’Ordre dont la passivité leur assure une certaine tranquillité, ce qui enrage les victimes en attente de Justice, Houria ‎nous informe sur ce que fut et peut-être est encore aujourd’hui le fait de vivre dans une cohabitation forcée avec des responsables – à tous les niveaux – d’actes de violences de toutes sortes. Ces responsables et auteurs qui ont été laissés libres, cela grâce au pardon qui leur a été accordé – question de pacifier de retrouver au plus vite le calme dans le pays – ‎on comprend que cela convient aux tortionnaires, mais pas aux victimes – souvent encore marquées – dont certaines vivent avec, d’autres font contre fortune bon cœur, et il y a celles qui n’y parviennent pas ou n’en guérissent pas.‎

‎Globalement, Houria qui à partir de deux faits, l’un historique (l’après-guerre civile, les douleurs, souffrances, états psychologiques de femmes qui ont tout perdu, la fuite du pays pour l’espoir d’un meilleur quand si on survit à la traversée…), l’autre qui est un état de faits avéré : la violence faite aux femmes, le film ‎évoque la force intérieure et la reconstruction, donc la résilience, le film aborde parfois de façon très frontale des sujets très sensibles.‎
Grâce au naturel des interprétations ne donnant pas l’impression de regarder un film, mais plutôt d’observer‎ un témoignage d’une profonde sincérité qui se veut porteur d’espoir à une communauté, à un peuple, à des personnes qui se battent aujourd’hui pour des raisons parfois similaires à celles pour lesquelles d’autres se battaient jadis, Houria ne peut pas uniquement être mis dans la case film dramatique historique.‎

‎Un beau film sur la résilience par la danse, comme dans En Corps, il est montré qu’elle est un excellent exutoire, qui employée au service d’une cause, elle peut être un puissant moyen d’expression.
Après Papicha, maintenant avec Houria, la réalisatrice Mounia Meddou – que j’ose qualifier d’engagée – encore une fois s’empare du sujet de la terrible période terroriste algérienne – comme un devoir de mémoire – , à ceci près qu’elle ne s’arrête pas à ce pan d’histoire.
En effet, vous verrez beaucoup que de cela, mais à travers chacun des personnages du film, vous trouverez qu’un décryptage sur l’état des lieux de son pays est comme effectué. Bonne toile !

 

 


 

@cineprochereviews