La nuit du verre d’eau, +++

•Sortie France le : 14 juin 2023
•Synopsis et bande-annonce : lanuitduverredeau-vostfr (via Jour2Fete Distribution/YouTube)
•Chronique :

 

Amour.s — Religion RELIGION — Le Liban et les français, nostalgie de ce grand lieu et pays ami qui n’est plus aujourd’hui …

Liban, 1958. Première crise politique majeure. Les chrétiens du Liban qui sont en danger.
Histoire de vie de femmes – malheureuses – au Liban, le contexte d’un soulèvement qui les rattrape tous dans leur beau village pensant être loin de tout ça, un bel étranger qui débarque, l’espoir d’entrevoir une autre vie, riche en histoires et en portraits, La nuit du verre d’eau s’adresse à un très large public.

Des belles femmes mais qui n’ont pas l’air très heureuses, elles effectuent leur devoir conjugal et de représentation. D’autres femmes en souffrance, les mères qui ne comprennent pas leur.s fille.s, et comme leur génération a vécu cela, qu’elles n’en sont pas mortes, elles trouvent logique de perpétuer la tradition du mariage sans amour.
La nuit du verre d’eau ce sont des femmes et sœurs de caractères mariées ou à marier dans un temps où cela était effectué par us et coutumes, par tradition : L’époque patriarcale.
Éprises de liberté en tout, certaines s’oublient et il y en a une qui oublie surtout que les tout petits enfants qui voient et entendent des choses, ne connaissant pas la façon pas de dire les choses et encore moins les règles de la vie d’adultes, cela peut être un danger pour elle.
La nuit du verre d’eau ‎c’est le début de ce qui va devenir la guerre civile, qui s’approche d’un joli village dans une vallée, où celles et ceux qui y vivent ne semblent pas être de n’importe quelle classe sociale. Cette menace parviendra-t-elle à étouffer ou sera-t-elle un combustible à des révolutions, mais aussi à des batailles déjà en cours et qui ont été engendrées par ce qui existait sans le prononcer : Le féminisme.

Film franco-libanais‎, Nathalie Baye incarne à merveille la gentille touriste française – et ce n’est pas une caricature – qui lorsqu’ils ne sont pas en vacances sont ces fameux « expats » qu’il ne faut surtout pas nommer immigrés.
Elle voyage et sûrement quittera ce beau pays riche culturellement, mais dans lequel une querelle familiale sur fond de religion va tout remettre en cause, comme cette rencontre présentée entre deux êtres.
Pays où la coexistence était forte, solide, le grand intérêt de regarder La nuit du verre d’eau est de voir le glissement du Liban vers le chaos, situation toujours d’actualité aujourd’hui.
Il y a aussi les beaux paysages, l’envoûtement qui pourrait s’opérer devant le charme des actrices, le reste, comme la bulle d’air dont a besoin une et qui est la seconde histoire, le patriarcat d’antan, cela se voit dans d’autres films.

Délicatesse en tout point, dans les quatre axes qui compose le film, rien ne semble de trop, rien ne semble manquer.
Devant lui, le public nostalgique de l’ancien Liban dont la France était un grand ami et était fière de la francophonie sera satisfait.
Le public qui aime le type de récit ici évoqué sera satisfait.
Celui qui – comme moi – aime les films au contexte politique complexe et qui contient des messages non frontaux au style engagé, mais aussi une belle photo trouvera son compte devant ce film‎ multifacettes.
Sa photo est très plaisante surtout quand le soleil brille dans les cheveux, et sur les visages, on peut être pris de gêne sur des plans lors de situations très éloquentes comme celle d’instants intimes censés être complices et d’autres qui se devinent assez facilement. Et là, impossible de ne pas penser au film Mustang en ce qui concerne la condition féminine des sœurs et sa photographie. Bonne toile !

 

 


 

@cineprochereviews