Àma Gloria, ++++

•Sortie France le : 30 août 2023
•Synopsis et bande-annonce : amagloria (via Pyramide Distribution/YouTube)
•Chronique :

 

 

– Film autobiographique de Marie Amachoukeli (comme avec Party Girl)

 

 

Jolie bouille Des liens « Un être vous manque et tout est dépeuplé »

Un véritable beau, sincère et profond hommage à toutes ces femmes qui de par leur présence, ont été comme des secondes mères pour des enfants dont elles ont pris soin comme s’ils avaient été les leurs.
Grâce à Àma Gloria, j’ai un peu mieux compris le regard vif et joyeux de ma mère, qui un temps, fut l’une de ces femmes, compris ce que ces souvenirs lui évoquaient et évoquent encore quand elle regarde des photos, raconte cette période, ou à l’évocation du prénom Louis-Gabriel.

« Ne dis pas ma fille. Tu as deux enfants, elle, elle va repartir. »
Au-delà de la beauté et la bienveillance qui se dégagent du film, il y a une réalité : Ce n’est pas son enfant, et bien qu’elle ait une attitude qui s’apparente à une compensation à l’absence de ses propres enfants auxquels, à son retour auprès des enfants, elle donne l’impression que ce petit être sur lequel elle veille bénéficie de beaucoup d’attention, voire qu’il est plus important que les siens, est un véritable cas d’étude sur l’amour maternelle.

Je ne sais pas si Martine* y est allée, mais Cléo est au Cap-Vert et elle fait plein de découvertes, dont celles qui font grandir un peu plus vite comme : il y a soi, mais il y a aussi les autres, bref que l’on est pas le centre du monde.
Àma Gloria c’est aussi voir une partie de la vie au Cap-Vert (culture, us et coutume, croyance), doux, beau, touchant, ce film sur la bienveillance, la bonté, l’échange, le partage, l’amour maternel est généreux.
Il permet de mettre en lumière – comme un juste hommage – de voir, mais du bon côté, la vie de la nounou et donc celle de beaucoup de ces femmes qui viennent de loin, qui ont laissé parents, famille et enfants dans le but de gagner de l’argent afin de leur en envoyer. Elles viennent de loin, prennent soin des enfants des autres, souffrent en silence de ne pas avoir les leurs près d’elles, ce sont celles aussi qui se trouvent auprès des personnes âgées‎, à faire souvent un travail récurrent rejeté des personnes qui les dénigrent autant qu’ils dénigrent les travailleuses et travailleurs dont le travail est utile sinon « essentiel » , des immigrées que des crétins accusent de venir voler le travail des français alors beaucoup de ceux-ci font comme avec leurs proches, ils les délaissent et s’offusquent, trouvent des excuses quand on leur fait remarquer cela.
Il n’est pas dit et encore moins montré de la sorte, mais j’aurais été de mauvaise foi si je n’effectuais pas ce petit rappel.

Pose la question de la frontière de l’amour maternel, de sa place en tant qu’enfant, des affres de l’éloignement par obligation avec ses enfants, des affres du profond attachement d’un enfant – qui a perdu un proche – avec un tiers, il ne faut pas sous-estimer ce film en le réduisant à une œuvre gentillette, car son exploration sociale est importante. Bonne toile !

 

 

  •  *Personnage d’une série de livres pour enfants.

 

 


 

@cineprochereviews